Pontarlier â Dans une interview qui a Ă©lectrisĂ© les plateaux parisiens et glacĂ© les gendarmes de Mouthe jusquâau col de la RĂ©publique, Mathilde Panot, cheffe de file des Insoumis, a annoncĂ© vouloir dĂ©sarmer les polices municipales et dĂ©manteler la vidĂ©osurveillance.
Autrement dit : au revoir les revolvers, adieu les caméras, bonjour les incivilités à main levée et les vols de fromages non documentés.
Une vision de la sĂ©curitĂ© publique qui fait tiquer jusque dans nos vallĂ©es, oĂč lâon prĂ©fĂšre souvent une camĂ©ra qui clignote Ă une promesse de cĂąlins sociaux.
 Dans cet article
Une proposition nationale qui fait bondir jusquâĂ Gilley
CâĂ©tait dimanche sur BFMTV. La dĂ©putĂ©e insoumise, entre deux phrases sur la police de proximitĂ© et les biscottes du vivre-ensemble, a proposĂ© que les futurs maires LFI dĂ©sarment les policiers municipaux et retirent les camĂ©ras de surveillance des rues. Dans le Haut-Doubs, lâannonce est tombĂ©e comme un parpaing sur une toiture en tavaillons.
« Si on dĂ©monte les camĂ©ras Ă Pontarlier, je veux bien voir comment on va retrouver mon vĂ©lo la prochaine fois quâun rigolo du Jura vient le piquer », sâindigne Marcel P., retraitĂ© de la DDE, fidĂšle lecteur du Courrier Picard reconverti depuis dans nos colonnes.
Ă Morteau, on soupire. « DĂ©jĂ quâavec les camĂ©ras on ne les attrape pas, alors sans⊠»
Rien ne va plus au NFP (s’il existe encore)
Pied de nez Ă Madame Panot, le maire (Parti Socialiste, normalement alliĂ© Ă LFI au sein du NFP) d’Annonay (ArdĂšche – 07), indique ce jour armer sa police municipale, comme le rĂ©vĂšlent nos confrĂšres du DauphinĂ© LibĂ©rĂ©.
Une dĂ©cision qui laissera toutefois le temps Ă la pression de redescendre. D’une part parce que personne ne sait oĂč est l’ArdĂšche, et encore moins Annonay, d’autre part parce que le processus devrait s’Ă©taler sur un an. Sans doute faute d’armurier dans la Diagonale du vide.
Le MHDGA dégaine (littéralement)
Du cĂŽtĂ© du Mouvement du Haut-Doubs â Gens Authentiques (MHDGA), la rĂ©action nâa pas traĂźnĂ©. GĂ©rard Poncet, moustachu local et candidat pas encore dĂ©clarĂ© pour les municipales de Pontarlier, sâest exprimĂ© depuis son salon rustique :
« Moi je suis pour une police municipale armĂ©e. Ă plomb si besoin, mais armĂ©e. Et les camĂ©ras, faut les garder, voire les doubler. Dâailleurs jâai proposĂ© quâon en installe une sur chaque banc public, chaque fontaine, chaque distributeur de fromage. »
Selon lui, une commune sans camĂ©ra, câest « comme un ComtĂ© sans croĂ»te : ça sent la laxisme molle ».
Des soutiens, mais Ă Paris
Si la Franche-ComtĂ© tousse dans sa moustache, quelques rares Ă©lus urbains saluent la position de Panot. « Une police sans arme, câest un symbole fort », dĂ©clarent des jeunes militants de LFI venus tracter Ă Besançon⊠avant de se faire verbaliser pour stationnement en double file par une ASVP.
Ironie du sort : celle-ci portait⊠un gilet pare-balles.

Ă MaĂźche, on sâĂ©trangle dans le cafĂ©
Ă la terrasse du CafĂ© du Randonneur, on dĂ©bat. Ginette, 71 ans, ex-postiĂšre, rĂ©sume lâambiance :
« Moi jâdis : les pâtits jeunes, faut les cadrer. Et si la camĂ©ra les voit voler des Carambars, tant mieux. »
RenĂ©, lui, pense que tout ça nâest quâune stratĂ©gie Ă©lectorale :
« Elle veut pas désarmer les flics, elle veut désarmer les communes de bon sens. »
La police municipale de Pontarlier dans lâexpectative
Du cĂŽtĂ© de la police municipale, quâon croise souvent entre le marchĂ© couvert et la rue de la RĂ©publique, on accueille les propos de Panot avec un flegme franc-comtois. Lâun dâeux, en patrouille (et sous anonymat), confie :
« DĂ©jĂ quâon est trois pour couvrir toute la ville, si on nous enlĂšve les armes et les camĂ©ras, on va devoir faire les rondes Ă cloche-pied avec un lance-pierre. »
Une application locale impossible ?

Dans le Haut-Doubs, lâarmement des policiers municipaux est majoritairement en place, et les camĂ©ras de vidĂ©oprotection fleurissent comme les jonquilles au printemps.
Ă Pontarlier, elles ont mĂȘme permis dâĂ©lucider plusieurs affaires, dont celle du fameux cambrioleur masquĂ© du centre-ville, aperçu Ă plusieurs reprises en 2023⊠et jamais retrouvĂ©. Mais câest lâintention qui compte.
Supprimer ces outils, câest comme demander Ă un bĂ»cheron de couper du sapin avec une cuillĂšre en bois. Ă Mouthe, on a tentĂ© un jour de dĂ©sarmer le garde-champĂȘtre : bilan, trois vaches en fugue et un panneau « sens interdit » disparu sans laisser de traces.
GisÚle nous écrit (encore)
Lettre manuscrite de GisĂšle, fidĂšle lectrice de Morteau :
« ChÚre rédaction,
DĂ©jĂ quâon nâa plus de gendarmes Ă moins de 12 kilomĂštres, si on dĂ©monte les camĂ©ras et quâon leur enlĂšve les flingues, autant dire quâon peut directement ouvrir une maison de retraite pour dĂ©linquants.
Bien Ă vous,
GisÚle, 74 ans, et pas encore gùteuse »
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