San Francisco (Etats-Unis), siège d’Open AI – C’est tombé dans les flux d’actualité comme un crachat mal rincé au fond d’un verre de Pontarlier : un couple d’“influenceurs voyage” a encore trouvé le moyen de rater ses vacances à Porto Rico… en confondant formulaire de visa et filtre Instagram, disent-ils à cause de ChatGPT.
Plus précisément, à cause d’eux-mêmes, car ces génies du feed coloré n’ont lu qu’une demi-réponse avant de foncer à l’aéroport. Résultat : pas de visa, pas de playa, mais une story dramatique avec un filtre larmoyant.
Résultat : pas de plage, pas de cocktails, mais une série de stories en pleurs, comme si la planète entière attendait de savoir où ils allaient poser leurs fesses sponsorisées. Et des abonnés éplorés privés de #TravelGoals pendant 15 jours.
Au moment où POTUS se serait paraît-il étouffé avec son huitième BigMac en commentant la position française sur Gaza, nous, dans le Haut-Doubs, on s’étonne d’une autre absurdité : comment peut-on se planter sur une frontière quand on habite dans un pays où traverser la Suisse pour acheter du chocolat est un sport quotidien ?
Dans cet article
🧀 Pas besoin d’en faire tout un fromage
Chez nous, une frontière, ça se pratique comme un passage piéton. Tu prends ta voiture, tu passes après Le Bouchon à Jougne, Vallorbe, Biaufond ou les Verrières, tu fais coucou au douanier et basta. Si t’as un doute, tu appelles l’« autorité des affaires étrangères » locale, aussi connue sous le nom de ton cousin qui bosse aux douanes de Pontarlier.
Pas besoin de faire des reels en pleurnichant dans un aéroport.
Dans le Haut-Doubs, la paperasse de visa, ça se règle comme une recette de fondue : simple, carré, efficace. Tu demandes, tu attends, tu l’as.
Ces influenceurs, eux, ont cru malin de zapper la moitié des consignes. Forcément, ça finit en bronzage fluorescent sous les néons de Roissy au lieu du soleil de Porto Rico.
🌍 Des vacances criminelles
Soyons clairs : partir en 2025 à Porto Rico pour « produire du contenu Instagram » est une hérésie climatique. Le site Bon Pote a déjà épinglé des dizaines d’influenceurs qui carbonisent l’équivalent de 12 ans de chauffage de ferme comtoise juste pour une photo de noix de coco. Mais non, il faut continuer, parce que les abonnés veulent voir « l’authenticité d’un couple souriant en van aménagé sponsorisé ».
Dans le Haut-Doubs, on appelle ça « être des imbéciles heureux ». À Pontarlier, tu veux des vacances exotiques ? Tu prends ton vélo, tu longes le Doubs, tu t’arrêtes au Saut du Doubs et tu poses devant une vache. Ça génère autant de likes et, bonus, t’as pas détruit trois glaciers dans l’opération. Et si tu veux vraiment partir au loin, tu descends dans le Doubs-Du-Bas : c’est déjà l’aventure, et au moins t’es encore dans la région.

📱 Influenceurs en carton
On pourrait se moquer gentiment, mais la vérité, c’est qu’on a atteint un point de non-retour. Quand des influenceurs ne savent même plus lire une consigne, c’est comme si un Doubiste ratait la recette du Pont : impensable.
Et puis, soyons honnêtes : tout le monde s’en fiche de leur voyage raté. Sauf eux. Eux, ils y ont vu une opportunité : raconter leur « galère » en mode storytelling pour attendrir leurs abonnés.
Pendant ce temps-là, ici, un hérisson a encore traversé la RN57 sans visa, sans passeport, sans faire un seul post sponsorisé. Et personne ne lui a dit qu’il faisait mal. Voilà la vraie influence.
🚧 La leçon haut-doubienne
Alors, chers influenceurs de pacotille, la prochaine fois, laissez tomber Porto Rico. Venez plutôt apprendre chez nous l’art de la frontière.
Ici, on a des experts :
- Le frontalier qui passe quatre fois par jour en BMW pour aller chercher son pain en Suisse.
- La mamie de Morteau (coucou Gisèle !) qui te raconte comment elle faisait ses courses à La Chaux-de-Fonds sans jamais montrer un papier.
- Le CA Pontarlier qui traverse la frontière avec son ballon sous le bras et revient avec une raclette.
Ça, c’est du savoir-faire. Ça, c’est de l’authenticité. Pas vos selfies sur fond de palmier sponsorisé.

Et si vraiment vous voulez une ambiance tropicale, on vous envoie une invitation à la prochaine canicule de Métabief. Vous verrez, ça fait fondre les stories encore plus vite que vos neurones devant un formulaire de visa.
Mais en vrai, non merci : des gusses comme vous, on n’en veut pas par ici.