Ivre
Dans l’univers de l’Ouest Républicain, l’adjectif « ivre » n’est pas simplement un état : c’est un point de départ narratif, une condition préalable à tout ce qui dépasse l’entendement local. Dès qu’un personnage ou un élu est introduit par « ivre », le lecteur sait que la suite va déraper — avec ou sans neige.
On l’utilise systématiquement pour signaler une perte de repères, un moment de flottement politique, ou une décision municipale incompréhensible. Ivre, le maire de Gilley installe une tyrolienne entre deux silos à grain. Ivre, un frontalier traverse tout Pontarlier en marche arrière. Ivre, le hérisson réclame un droit de passage. Tout est possible, dès lors que le cerveau a glissé sur une plaque de Pont.
L’adverbe est souvent utilisé sans vérification des faits ni d’éthylotest, car il s’agit d’un ressort comique, et non d’un constat médical. Dans une région où le comté est affiné à l’alcool fort et où le digestif est une institution, le mot « ivre » est une clé d’interprétation bien plus puissante qu’une thèse de sociologie rurale.
Son usage en titre d’article est presque sacré. Il marque l’entrée dans un monde parallèle où l’absurde est roi et la logique municipale facultative.
Fiche technique
- Nom alternatif : Bourré, plein, chargé
- Statut narratif : Gag récurrent
- Première apparition : Voir
- Rattachement narratif : Outil stylistique, narration absurde
- Citation :
Ivre, il propose de rétablir la frontière à Jougne pour des raisons esthétiques.