Pontarlier, Stade Paul Robbe – La Ligue 1 reprend ce week-end (même si le foot professionnel est déjà de retour depuis une semaine avec la Ligue 2). Partout en France, on va pouvoir à nouveau se disputer devant des ralentis impossibles à lire et des penalties sifflés pour un frôlement de crampons.
Partout, sauf dans le Haut-Doubs. Et, soyons honnêtes, dans tout le Doubs aussi. Ici, pas de club professionnel, pas de diffuseur télé, pas de VAR installée dans les vestiaires du CAP.
« On avait pensé organiser un match de gala CAP – Montbéliardes FC, mais les vaches refusent systématiquement le pressing haut. »
Un élu local souhaitant conserver l’anonymat
Les seules caméras qu’on croise encore dans nos stades sont celles des touristes suisses, venus photographier les vaches qui paissent tranquillement au milieu des pelouses municipales.
Dans cet article
🐄 Ligue 1 à la télé, montbéliardes sur la pelouse
À Pontarlier, à Morteau ou à Maîche, on a beau retourner les archives, il n’y a jamais eu de match de Ligue 1. Pas même un amical de troisième partie d’été entre l’AJ Auxerre et Sochaux, qui se détestent trop pour accepter de venir taper un ballon dans le Haut-Doubs.
Ici, le vrai spectacle, c’est le troupeau de montbéliardes qui, chaque mois d’août, descend des pâturages pour squatter les stades municipaux. Les lignes de touche disparaissent sous les bouses, et le rond central devient un cercle mystique où les vaches s’installent pour ruminer face aux gradins vides.
Un élu local confie : « On avait pensé organiser un match de gala CAP – Montbéliardes FC, mais les vaches refusent systématiquement le pressing haut. »
🚜 Le CAP seul rescapé
Le CA Pontarlier, fier représentant du foot doubiste, se bat en National 3, soit à peu près aussi loin de la Ligue 1 que Mouthe est de la Méditerranée. On vient y voir des vrais joueurs, pas des millionnaires capricieux. Ici, on arrive au stade en C15, pas en Porsche Cayenne.
On boit du Pontarlier à la buvette, pas du champagne hors de prix. Et surtout, on supporte une équipe dont l’adversaire le plus exotique s’appelle souvent Jura Sud.
À défaut de Dembélé, on a Dédé, le latéral droit, capable de dégager le ballon jusqu’au parking du Leclerc. Et c’est très bien comme ça.
« Pas besoin de foot pro chez nous. La vraie Ligue 1, c’est celle des vaches, des paysans et du vrai fromage. »
Gérard Poncet
🏟️ Des stades à double usage
Il faut dire que nos infrastructures ne sont pas prêtes à accueillir le PSG. Le stade de Maîche, par exemple, sert autant aux matches du dimanche qu’aux concours de pétanque et aux bals du 14 juillet. Celui de Morteau se transforme en terrain de cross pour le biathlon d’été. Et à Arçon, on a carrément abandonné l’idée : la pelouse est utilisée comme pâturage collectif, avec subvention PAC à la clé.
D’ailleurs, selon une rumeur persistante, la DDE aurait tracé les lignes de terrain à la chaux uniquement pour guider les vaches vers la sortie.
🌍 Le foot professionnel et business vu d’ici
Pendant que les Parisiens se disputent pour savoir si Luis Enrique tiendra jusqu’à Noël et que les Madrilènes se demandent combien de buts Mbappé claquera encore cette saison avec le Real, les Doubistes s’interrogent sur des questions plus concrètes :
- Est-ce qu’on aura assez de foin pour l’hiver ?
- Est-ce que le stade de Doubs sera enfin débarrassé des taupinières ?
- Est-ce que l’herbe de la pelouse de Gilley est meilleure que celle de Métabief ?
Le foot business, avec ses droits TV astronomiques, paraît lointain. Ici, on capte mal Amazon Prime dans les vallées, alors autant rester fidèle à Radio Plein Air pour avoir les résultats de la soirée.
🦔 Un hérisson en renfort défensif
Autre particularité locale : les animaux sauvages participent eux aussi au jeu. Il n’est pas rare qu’un hérisson traverse la surface de réparation en plein match de district.
Les arbitres hésitent encore : faut-il considérer la bête comme un défenseur supplémentaire ?
“Dans le doute, on laisse jouer”, nous explique Valérie Todeschini, arbitre licenciée au CAP et arbitre assistante en Première Ligue.
Ce qui explique peut-être pourquoi le CAP encaisse si peu de buts à domicile.

🤔 Et le MHDGA dans tout ça ?
Le Mouvement du Haut-Doubs – Gens Authentiques s’est emparé du sujet. Gérard Poncet, moustache au vent, a déclaré hier :
« Pas besoin de foot pro chez nous. La vraie Ligue 1, c’est celle des vaches, des paysans et du vrai fromage. »
Une façon policée de dire : “Prends toi ça Mac Donalds‘, toi qui détiens le naming de la la Ligue 1″.
Une proposition circule déjà : transformer tous les stades municipaux en alpages urbains, avec accès libre pour les troupeaux. Le projet a reçu le soutien de Gisèle, qui réclame en plus une buvette obligatoire dans chaque pré communal.
🎺 Conclusion en fanfare
Bref, la Ligue 1 reprend, mais pas ici. Dans le Haut-Doubs, on garde nos stades pour ce qui compte vraiment : les vaches, les fêtes de village et les dimanches de district. Et si un jour un club professionnel voulait s’installer chez nous, il faudrait d’abord convaincre les montbéliardes de céder leur rond central. Bonne chance.