HĂŽtel de Matignon, Paris VIIĂšme – François Bayrou a encore frappĂ©. A l’occasion d’un live culinaire sur sa chaĂźne Youtube, le Premier Ministre a dĂ©clarĂ© que « face au rĂ©chauffement climatique et Ă l’actuel Ă©pisode de canicules, les poules innovantes françaises, dites de 3Ăšme gĂ©nĂ©ration, adaptent naturellement leur production : elles pondent dĂ©sormais directement lâomelette, selon la recette prĂ©fĂ©rĂ©e de leur propriĂ©taire ».
Une annonce qui a immĂ©diatement dĂ©clenchĂ© une tempĂȘte dans le Haut-Doubs, oĂč le thermomĂštre a flirtĂ© avec les 40°C. « Ici, on appelle ça le printemps », a rĂ©agi un habitant de Mouthe, qui venait dâenfiler un pull par sĂ©curitĂ©.
đ„ Un live comme on nâen avait pas vu depuis le tuto confiture de Raffarin
TournĂ©e depuis la cuisine carrelage crĂšme de lâHĂŽtel de Matignon, la vidĂ©o montre François Bayrou en chemise Ă carreaux, tablier « Yes We Cannele » nouĂ© autour de la taille, expliquant dâun ton appliquĂ© comment « Ă©couter sa poule » pour obtenir la cuisson parfaite. DerriĂšre lui, un plan de travail encombrĂ© dâĆufs, de saladiers et dâun ventilateur oscillant censĂ© « simuler la brise dâaltitude pyrĂ©nĂ©enne ».
La sĂ©quence a Ă peine durĂ© trois minutes avant que Twitter, Facebook et TikTok ne sâembrasent : dĂ©tournements façon « Breaking Omelette », GIFs de poules breakdance et remix de ses phrases-clĂ©s sur fond de musique techno.
 Dans cet article
đ Les recettes prĂ©fĂ©rĂ©es seraient prĂ©programmĂ©es
DâaprĂšs lâĂ©quipe de communication de Bayrou, chaque poule disposerait dĂ©sormais « dâun instinct culinaire personnalisĂ© », capable de pondre lâomelette baveuse, bien cuite, avec champignons, ou mĂȘme façon tortilla espagnole. Les Ćufs durs seraient en revanche « en rupture de stock » jusquâĂ la fin de lâalerte orange.
Ă Villers-le-Lac, on assure avoir vu des poules sortir directement des omelettes aux morilles, servies dans des assiettes chaudes. Une innovation qui laisse perplexes les Ă©leveurs locaux : « Si elles commencent Ă faire la vaisselle derriĂšre, câest la fin des bistrots », sâinquiĂšte Michel, patron du cafĂ©-tabac du coin.
đ§ą Lâavis de GĂ©rard Poncet, toujours prĂ©cis
Contacté par nos soins entre deux rangées de bûches, Gérard Poncet, figure pontissalienne du MHDGA, a tranché :
« Moi, si ma poule commence Ă me pondre direct lâomelette, je veux aussi quâelle me rĂąpe le ComtĂ© đ§, me coupe le pain et me serve le pâtit blanc⊠sinon câest pas du service complet. »
Avant dâajouter, dans un soupir :
« Et quâon me parle pas de poules qui font des omelettes au Beaufort⊠Ici, câest ComtĂ© ou rien. »

đł Les chefs sâen mĂȘlent
Thierry Marx a immĂ©diatement bondi sur lâoccasion pour dĂ©fendre la restauration traditionnelle. « Attention Ă ne pas dĂ©valoriser le travail des cuisiniers ! Si demain les poules font tout, on ferme les cuisines, on Ă©teint les pianos, et on se contente de ramasser des assiettes au poulailler. Ce nâest pas ma vision de la gastronomie française », a-t-il expliquĂ©, tablier noir et sourcils froncĂ©s.
« Quâelles fassent ce quâelles veulent, les poules⊠tant quâelles oublient pas le ComtĂ©. »
GĂ©rard Poncet, tĂȘte de file du MHDGA pour les Ă©lections municipales de Pontarlier
De son cĂŽtĂ©, Philippe Etchebest, jamais avare dâune prise de parole musclĂ©e, sâest dit « prĂ©occupĂ© par le manque dâassaisonnement » des premiĂšres omelettes automatiques : « Câest sec, ça manque de sel, de poivre, et surtout de transmission. Une poule, ça ne transmet pas un savoir-faire, ça pond. Nuance ! » a-t-il tonnĂ©, tout en rappelant quâil Ă©tait prĂȘt Ă coacher « toute poule motivĂ©e » pour amĂ©liorer ses recettes, pour peu qu’elle accepte de montrer ses frigos.
đ„ Haut-Doubs : on relativise la canicule
Pendant que Bayrou annonce la rĂ©volution culinaire, dans le Haut-Doubs on relativise. « La canicule, câest quand il fait plus chaud dehors que dans le frigo », lĂąche un fromager dâArçon, lunettes de soleil sur le nez mais mains plongĂ©es dans la cuve Ă lait.
Ă Morteau, un hĂ©risson a Ă©tĂ© vu traversant la route Ă la recherche dâun coin plus frais. Il a Ă©tĂ© raccompagnĂ© au fossĂ© par un automobiliste, qui a aussitĂŽt repris la direction de Pontarlier « pour aller chercher des glaçons ». Le hĂ©risson, lui, nâa laissĂ© aucun commentaire.
đ» Radio Plein Air en boucle
Les ondes locales se sont emparĂ©es du sujet : Radio Plein Air a consacrĂ© deux heures dâantenne Ă recueillir des tĂ©moignages de poules « pas encore au point » qui continuent de pondre des Ćufs classiques. Certaines envisagent mĂȘme une grĂšve pour dĂ©noncer « la pression des nouvelles attentes culinaires ».

đœïž Et aprĂšs ?
Si lâannonce se confirmait, le Haut-Doubs pourrait devenir leader mondial de lâomelette comtoise instantanĂ©e. Reste Ă voir si lâinnovation franchira les frontiĂšres⊠et surtout, si elle ne finira pas par remplacer les repas de fĂȘte par des « poulets rĂŽtis dĂ©jĂ digĂ©rĂ©s ».
En attendant, GĂ©rard Poncet rĂ©sume lâĂ©tat dâesprit local :
« Quâelles fassent ce quâelles veulent, les poules⊠tant quâelles oublient pas le ComtĂ©. »