Dans les rivières du Haut-Doubs, l’eau devient tiède, les truites paniquent, et les pêcheurs transpirent. Face à la chaleur, c’est tout un écosystème qui tangue – et un patrimoine halieutique qui flippe.
🌡️ Le Haut-Doubs au bord de la crise de nerfs piscicole
Elles ont résisté à l’homme, aux barrages, aux fuites d’huile moteur, aux enfants avec des bottes jusqu’aux cuisses. Mais face à la chaleur, même les truites du Doubs baissent la nageoire. Car oui : le poisson emblématique de nos rivières commence à cuire sur place.
On pourrait croire à une exagération de militants, mais les chiffres sont là : 22°C mesurés dans certaines portions du Doubs en aval de Morteau. Pour une truite, c’est comme si vous passiez l’été dans un sauna sans sortie de secours.
🧊 Une température au-dessus des normes, même pour un brochet
« La truite, c’est pas un poisson de piscine municipale », soupire Michel, pêcheur à Arçon depuis 1968. « Elle aime l’eau fraîche, vive, oxygénée, et pas cette soupe tiède. »
Même son de cloche chez les écologistes de terrain. “À 21°C, la truite commence à stresser. À 23, elle digère mal. À 25, elle meurt. Ou elle devient influenceuse bien-être, on ne sait pas encore”, nous explique Sylvain, hydrologue amateur et fan de Lou Jeanmonnot.
Et pendant ce temps, le Doubs continue de baisser. Pas le département, la rivière. À tel point que la truite moyenne commence à envisager sérieusement l’auto-exil en Suisse. On murmure que certaines tenteraient de passer la frontière en nocturne, cachées dans les seaux des frontaliers.
🚨 Alerte rouge dans les biefs
Du côté de Villers-le-Lac, des algues filamenteuses recouvrent désormais certaines portions du Doubs. Le genre de tapis qui fait fuir la truite et attire les randonneurs Instagram. “C’est plus un cours d’eau, c’est un smoothie verdâtre”, dénonce une promeneuse de La Grand’Combe.
Les pêcheurs locaux ont dégainé le plan d’urgence : remettre les truites à l’eau, mais à l’ombre, leur jouer du QFM à la clarinette, et installer des bâches fraîcheur sponsorisées par le MHDGA.
Ce dernier a d’ailleurs proposé un “grand plan climat rivière”, avec :
- la pose de frigos solaires à truites dans les bras morts,
- l’interdiction de se baigner après 9h (par respect pour les poissons),
- et la nomination d’un Délégué Intercommunal à la Tranquillité Aquatique (le poste a déjà été promis à Gisèle).
👧 Les enfants aussi s’inquiètent
“Moi j’en ai vu une qui flottait sur le dos, je crois qu’elle faisait la planche”, raconte Éléonore, 7 ans, en stage nature à Labergement-Sainte-Marie. « Ou alors elle était morte. Mais c’est pas grave, on l’a remise. »
On a aussi interrogé Djäysonne, en immersion pédagogique pour l’Ouest Républicain. Il a failli tomber dans le Doubs en voulant prendre un selfie “mi-truite mi-humain”, mais a tout de même réussi à capter 17 likes et une réaction de sa grand-mère. Mission accomplie.
🕰️ Et maintenant ?
Rien, comme souvent. On attend la pluie, les orages, le retour de l’automne. On envoie une pensée humide à nos poissons à écailles. Et on continue à couvrir l’essentiel : le tournoi de pétanque de Gilley, le retour du rosé-pamplemousse, et bien sûr, le lancement de la collection “été” des panneaux de prévention routière animaliers (avec un hérisson en casquette et lunettes de soleil).
Mais si vous voyez une truite suer, pensez à la ventiler. Et si elle vous parle, rentrez chez vous. Il fait trop chaud.
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Vous avez vu une truite haletante, un hérisson se baigner ou un pêcheur suer à grosses gouttes au bord du Doubs ? On prend tous les témoignages, même les plus humides.
