Bouchon (LE – avec des majuscules)
Dans le Haut-Doubs, un bouchon n’est pas qu’une contrariété urbaine du vendredi soir, c’est une expérience sociale. Celui de la RN57 à hauteur de Jougne a sa propre météo, ses codes de conduite implicites et même sa communauté de fidèles. Certains disent que les frontaliers passent plus de temps dans les bouchons qu’à leur poste en Suisse, mais personne n’a encore osé le prouver scientifiquement.
Le bouchon se reconnaît à plusieurs indices : un vieux C15 chargé de bois qui cale en côte, une Golf immatriculée VD qui tente un dépassement douteux, un hérisson hésitant au bord de la chaussée, ou encore un Djäysonne en trottinette électrique sur la bande d’arrêt d’urgence. Parfois, c’est tout à la fois.
Contrairement aux idées reçues, le bouchon n’est pas toujours causé par un accident ou un chantier. Il peut surgir spontanément, par pur esprit de contradiction du Haut-Doubien moyen, comme une sorte de rite de passage. Un test de patience. Une méditation motorisée.
Il n’est pas rare qu’un automobiliste en plein bouchon profite du moment pour :
- écouter Plein Air à volume déraisonnable,
- débattre de l’avenir du comté au lait cru,
- ou observer philosophiquement un camion suisse plein de meubles Ikea.
Dans l’univers narratif de l’Ouest Républicain, le bouchon est un gag récurrent, mais aussi un révélateur de tensions locales : entre frontaliers pressés, Doubistes à l’ancienne et hérissons militants.
Fiche technique
- Nom alternatif : embouteillage, circulation (termes rejetés par les locaux)
- Statut narratif : Gag récurrent
- Première apparition : Voir
- Rattachement narratif : RN57, circulation frontalière, hérisson
- Citation :
« Entre le rond-point de Décathlon et celui de McDo, j’ai le temps de réfléchir à mon existence entière. » – Anonyme, bloqué depuis 07:42