Traité de Chaffois
Le Traité de Chaffois est un document à l’existence incertaine mais à l’influence disproportionnée sur l’histoire non officielle du Haut-Doubs. Il aurait été signé dans la salle des fêtes de Chaffois, un soir de novembre 1987, au terme de négociations houleuses entre des représentants auto-proclamés de Pontarlier, Morteau, Gilley et des territoires frontaliers vaguement définis autour de Métabief. L’objectif ? Déclarer la neutralité diplomatique du Haut-Doubs, interdire toute forme d’autorité venue de Besançon, et sanctuariser les usages locaux en matière de fondues mixtes et d’horaires de fermeture des déchetteries.
Parmi les articles majeurs du traité figurent :
- L’inaliénabilité du Comté affiné 18 mois ;
- Le droit inconditionnel au stationnement sauvage en cas de livraison de bois ;
- L’interdiction formelle de remplacer un C15 tant qu’il roule encore (même avec trois vitesses sur cinq) ;
- La reconnaissance officielle du Pont comme unique boisson spiritueuse d’État.
Longtemps tenu secret — certains disent même qu’il n’a jamais été écrit —, le traité a pourtant servi de base à de nombreuses décisions locales : refus collectif de la fibre optique, subventions mutualisées pour le biathlon amateur, et résistance passive à tout ce qui ressemble de près ou de loin à une ZAC. On attribue même au traité la création du Mouvement du Haut-Doubs – Gens Authentiques, dont certains membres en citent régulièrement des extraits apocryphes comme argument d’autorité.
La légende raconte qu’un exemplaire original serait caché derrière un panneau de liège dans l’arrière-salle du tabac-presse de Morteau, scellé dans une pochette plastique entre deux magazines Télé 7 Jours de 1991.
Aujourd’hui, le Traité de Chaffois continue d’inspirer les défenseurs d’une autodétermination locale à base de raclette, de sarcasme, et de refus poli mais ferme de toute norme venue d’ailleurs. On dit que si un élu prononce ses termes exacts lors d’un conseil municipal, un hérisson traverse la salle en silence. Les sceptiques rient. Les vrais savent.
Fiche technique
- Nom alternatif : Accord intercommunal de souveraineté
- Statut narratif : Légende locale
- Rattachement narratif : Autonomie haut-doubienne, folklore politique local
- Citation :
« Nous, soussignés, refusons d’obéir à Besançon tant qu’elle ne comprendra pas notre fuseau horaire intérieur. »