Pendant quâen France on peut ĂȘtre poursuivi pour discrimination Ă lâembauche en refusant un candidat Ă cause de son adresse Ă Bondy plutĂŽt quâĂ Neuilly, certains employeurs suisses se permettent, en toute dĂ©contraction, de rejeter des candidats uniquement parce quâils vivent⊠à Pontarlier.
Et sur la route de Vallorbe, les frontaliers trinquent doublement : entre conditions routiĂšres dĂ©gradĂ©es et rejet social Ă la frontiĂšre, câest la double peine pour les Doubistes en quĂȘte de travail en Suisse.
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đïž Quand la discrimination Ă lâembauche s’affiche dans les annonces suisses
Il fut un temps oĂč seul le diplĂŽme comptait. DĂ©sormais, il faut aussi cocher les cases gĂ©ographiques.
Dans les annonces suisses, on peut lire sans trembler :
- « Résidence dans le canton de Vaud exigée »
- « Permis C obligatoire â Permis G non souhaitĂ© »
- « Candidat domicilié cÎté suisse préférable »
- « Ăge idĂ©al : moins de 40 ans »
Et cela se gĂ©nĂ©ralise, notamment dans le bassin lĂ©manique, Ă Lausanne ou Yverdon. Traduction : le rĂ©sident de Pontarlier ou de Morteau est dĂ©sormais persona non grata, mĂȘme sâil possĂšde toutes les compĂ©tences du monde.
Imaginez le scandale si une entreprise française Ă©crivait noir sur blanc « Interdit aux gens de banlieue »âŠ
Mais cĂŽtĂ© suisse, pas de problĂšme : la discrimination Ă lâembauche peut sâhabiller dâun vernis administratif.
đSur la route de Vallorbe, tous les matins câest Mad Max
La route de Vallorbe, cet axe devenu incontournable pour des milliers de frontaliers du Haut-Doubs, ressemble de plus en plus Ă un circuit de rallye. Et ce nâest pas une mĂ©taphore.
Une fidÚle lectrice, témoigne avec émotion :
« En 10-15 ans, la route des frontaliers via Vallorbe est devenue trÚs trÚs dangereuse. Chaque matin et soir, des milliers de gens risquent leur vie face à des conducteurs qui se prennent pour des rois de la piste. »
Les autorités suisses ? Absentes. Les contrÎles ? Rares. Les solutions ? Aucune.
Et maintenant, les employeurs suisses veulent carrĂ©ment que les frontaliers sâinstallent chez eux, au motif que « ça Ă©vite les accidents et les retards ». Sympa.
âïžEn France, ce serait illĂ©gal. En Suisse, câest tolĂ©rĂ©
Petit rappel utile : en France, discriminer Ă lâembauche pour un critĂšre liĂ© au lieu de rĂ©sidence, Ă lâĂąge, Ă lâorigine ou au statut marital est formellement interdit (article L1132-1 du Code du travail).
Câest ce qui avait permis de condamner des entreprises ayant rejetĂ© des candidats parce quâils venaient dâun quartier populaire, ou parce quâils Ă©taient trop ĂągĂ©s.

Mais en Suisse ? Rien. Les annonces trient les candidats selon des critĂšres qui, chez nous, seraient poursuivis devant les prudâhommes.
RĂ©sultat : le rĂ©sident de Pontarlier est sommĂ© de dĂ©mĂ©nager en Suisse pour espĂ©rer garder son job. Et tant pis sâil nâa pas les moyens dây vivre.
đUne rĂ©gion sacrifiĂ©e, des habitants dĂ©couragĂ©s
La pression devient insupportable.
- Routes saturées, accidents, agressivité, hérissons en danger
- Train inexistant ou lent, sauf pour les oiseaux matinaux, et en attendant le FER
- Image dégradée du frontalier français, caricaturé en beauf pollueur
MĂȘme les proches sâinquiĂštent, comme le raconte GisĂšle :
« Jâabuse mes enfants Ă chaque trajet pour leur dire que je suis arrivĂ©e saine et sauve. On en est lĂ . »
Et elle conclut :
« Je ne reconnais plus cette rĂ©gion. Elle sâencanaillait dĂ©jĂ , mais lĂ câest sale. »
đŁVous ĂȘtes victime de discrimination Ă lâembauche ?
La rĂ©daction de lâOuest RĂ©publicain souhaite recenser les cas de discrimination Ă lâembauche subie par des frontaliers français.
Si vous avez Ă©tĂ© Ă©cartĂ© dâun poste en Suisse en raison de votre adresse ou de votre statut de rĂ©sident français :
đ Contactez-nous via notre formulaire : ouestrepublicain.fr/contact
Parce quâhabiter Pontarlier ne devrait jamais empĂȘcher de travailler dignement.
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