📍 Pontarlier — Alors que la France cycliste tout entière retenait son souffle hier après la chute de Pogacar, des voix s’élèvent désormais dans le Haut-Doubs pour poser la seule vraie question qui compte : faut-il annuler les travaux aussi, du coup ?
Car si le Tour de France 2025 est réellement suspendu (ou annulé, selon certains experts locaux du PMU de Doubs, commune), il devient légitime de s’interroger sur le bien-fondé des travaux préparatoires réalisés à Pontarlier en vue du passage du peloton. Panneaux posés, bitume refait, ronds-points recalibrés à grand frais : et maintenant ? On les laisse ? On les démonte ? On refait tout comme avant ?
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La chute de Pogacar : un embouteillage dans le peloton
Petit rappel des faits. À 4-5 kilomètres à peu près de l’arrivée de l’étape d’hier, Tadej Pogacar — grand favori du Tour et champion du monde en titre — chute violemment sur une route pourtant sèche. 🥴
En cause : un embouteillage dans le peloton, dû à une densité de coureurs digne d’un dimanche soir sur l’A39. Le malheureux Tobias Halland Johannessen, coureur norvégien appliqué et sans histoire, touche involontairement la roue du Slovène. La suite : glissade, chaos, bruit de carbone qui craque et chute de Pogacar.
Johannessen menacé en ligne : OR réagit
Le plus grave ne vient pourtant pas du bitume. En ligne, des fans de Pogacar un peu trop zélés se sont mis à menacer Johannessen, oubliant que le vélo est un sport de contact et d’aléas.
Muscle ton jeu, Tadej !
Aimé J, cyclotouriste du dimanche
L’Ouest Républicain tient à exprimer son soutien total au coureur norvégien, victime de la bêtise numérique :
🇳🇴 “Vi støtter deg, Tobias. Du er ikke alene. Pogacar vet at det ikke var med vilje.”
(Nous te soutenons, Tobias. Tu n’es pas seul. Pogacar sait que ce n’était pas intentionnel.)
Travaux à Pontarlier : tout ça pour rien ?
Et pendant ce temps-lĂ Ă Pontarlier, on se demande quoi faire des amĂ©nagements cyclables fraĂ®chement posĂ©s. Si le Tour ne passe pas Ă cause d’une bĂŞte chute de Pogacar Ă 800 kilomètres de lĂ :
- faut-il retirer les barrières flambant neuves ?
- reboucher les trous comblés ?
- repeindre le marquage au sol en noir pour faire comme si rien n’avait existé ? 🛠️
“Normalement, on annule le Tour, on annule les travaux aussi. Sinon c’est pas juste pour les autres chantiers”, rĂ©sume GĂ©rard Poncet, ex-DDE et actuel penseur libre du rond-point du MacDo.
À défaut de cyclistes, place aux hérissons
En attendant une décision officielle, un panneau a été discrètement installé près du collège Malraux : triangle rouge, hérisson noir, alerte maximale. Ce n’est pas une blague. C’est une solution.
Le Tour passera peut-être, Pogacar repartira sûrement, mais le hérisson, lui, traverse tous les jours. Et personne ne lui refait la route avant.

Cyclisme, BTP et philosophie territoriale
Derrière cette affaire de chute de Pogacar et de goudronnage inutile, c’est toute une vision du monde qui s’effrite. À Pontarlier comme ailleurs, les travaux liés au Tour de France sont bien plus qu’une simple histoire de logistique. C’est une fierté municipale à ciel ouvert, une manière de dire : « nous aussi, on compte, on mérite nos ralentisseurs homologués ASO ».
« Le passage du Tour, c’est pas juste du vélo, c’est une manière de dire aux autres qu’on existe encore, même sans IKEA », confiait lundi un élu du secteur, encore ému après avoir vu passer un camion de la caravane.
Alors forcément, si tout ça est annulé parce qu’un Norvégien a touché un Slovène dans un virage, ça pique. Et la question devient alors profondément métaphysique : faut-il maintenir des infrastructures si l’événement qui les justifiait n’a plus lieu ? Peut-on vivre dans une ville refaite pour accueillir un moment qui n’arrivera pas ?
Les plus radicaux évoquent déjà l’idée de rétablir tous les nids-de-poule, de replacer les anciennes bordures en béton fendu et même de remettre les anciens sens interdits. Un groupe Facebook nommé « Pontarlier d’avant le Tour » compte déjà 243 membres et milite pour le retour des graviers ronds sur les pistes cyclables, « pour faire chuter tout le monde, pas seulement les champions ».
GĂ©rard Poncet : “Le bitume, c’est comme la mĂ©moire”
De son côté, Gérard Poncet, qui n’en est pas à sa première polémique municipalo-sportive, appelle à l’apaisement. Selon lui, il faut voir dans ce débat l’occasion d’un grand débat citoyen sur l’utilité réelle des événements mondiaux pour les communes rurales.
« Le bitume, c’est comme la mémoire. T’as beau recouvrir, si t’appuies un peu, tout remonte », résume-t-il avec sa philosophie de terrain.

Il propose d’ailleurs que le rond-point récemment refait en l’honneur de Pogacar soit renommé en rond-point Johannessen, pour rappeler que « même les erreurs méritent une stèle ».
Une banderole bientĂ´t au centre-ville ?
Selon nos informations (non recoupĂ©es), une banderole serait en prĂ©paration chez un imprimeur de Doubs, avec pour slogan : “Johannessen on t’aime (mais fais gaffe quand mĂŞme)” – “Johannessen, vi er glad i deg (men pass litt bedre pĂĄ neste gang)”, dans la langue de Sturla Holm Lægreid, autre champion norvĂ©gien. Elle pourrait ĂŞtre accrochĂ©e sur la façade du lycĂ©e Xavier Marmier.
« On voulait un message d’amour, mais avec un petit rappel quand même, parce que la chute de Pogacar, ça reste pas rien », explique Frédéric L., imprimeur bénévole et fan de cyclisme. « Et puis en norvégien, ça fait plus classe. »
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