MĂ©tabief – Un promeneur a Ă©tĂ© gravement blessĂ© Ă la cuisse par un sanglier, en pleine station de MĂ©tabief. La scĂšne aurait pu sortir dâun documentaire animalier, mais non : câest la rĂ©alitĂ© de notre beau massif du Haut-Doubs qui en a visiblement assez dâĂȘtre pris pour un parc Ă selfies.
Merci Ă RaphaĂ«l Borne, lecteur attentif, pour lâalerte.
 Dans cet article
đČ Quand la montagne dit stop
On croyait avoir tout vu Ă MĂ©tabief : les files de touristes en tongs sur les pistes, les frontaliers en SUV montant au Mont-dâOr pour « se reconnecter Ă la nature », les influenceurs tournant des vidĂ©os de randonnĂ©e⊠mais non. Ce vendredi matin, un promeneur a Ă©tĂ© violemment attaquĂ© par un sanglier, en pleine station.
Lâhomme, sĂ©rieusement blessĂ© Ă la cuisse, a Ă©tĂ© pris en charge par les secours avant dâĂȘtre Ă©vacuĂ© vers lâhĂŽpital. Le sanglier, lui, court toujours.
Câest notre lecteur RaphaĂ«l Borne, habituĂ© des lieux et fin observateur de la faune locale, qui nous a signalĂ© lâinformation avant mĂȘme que les circuits officiels ne sâen emparent. Comme quoi, la veille citoyenne fonctionne encore mieux que la 4G sur les hauteurs de MĂ©tabief.
La scĂšne sâest dĂ©roulĂ©e sur un sentier frĂ©quentĂ© entre les sapins, lĂ oĂč les vĂ©tĂ©tistes croisent dâordinaire les promeneurs du dimanche et les chiens en laisse (quand tout va bien). DâaprĂšs les premiers tĂ©moignages, lâanimal aurait surgi des bois « sans prĂ©venir » â comme un contrĂŽleur SNCF surgissant dans un TER SalinsâPontarlier.
đȘ Le sanglier, nouveau gardien du territoire
Ă force de se voir envahir tous les week-ends, la faune locale commence Ă perdre patience. « Entre les trottinettes Ă©lectriques de location, les pique-niques vegan et les drones au-dessus des pistes, il faut comprendre que ça stresse lâanimal », explique un chasseur du cru, tout en nettoyant son fusil « pour lâentretien, pas pour tirer, hein ».
Le sanglier prĂ©sumĂ© serait, selon certains habitants, « un gros mĂąle quâon voit depuis lâhiver dernier, pas agressif dâhabitude ».
Un chasseur avisé le qualifie toutefois de « pas gros, seulement enveloppé ».
Mais Ă la saison des glands et des citadins perdus, tout peut arriver. Dâautres affirment que la bĂȘte aurait Ă©tĂ© rendue nerveuse par la derniĂšre descente nocturne organisĂ©e par un groupe de touristes allemands chantant du Rammstein sous la lune.
𧊠Promeneurs, équipez-vous
La municipalitĂ© a rappelĂ© que la montagne nâest pas un dĂ©cor Instagram mais un milieu naturel, oĂč les suidĂ©s, les renards et les hĂ©rissons (en pleine traversĂ©e de route, eux aussi) mĂšnent une existence autonome.
Le message officiel est clair : portez des vĂȘtements visibles, Ă©vitez les parfums sucrĂ©s, et ne tentez pas de caresser ce qui grogne.

Un panneau « Attention, sanglier susceptible » pourrait bientĂŽt ĂȘtre ajoutĂ© Ă lâentrĂ©e du domaine. Les Ă©lus envisagent mĂȘme dâĂ©tendre lâobligation dâĂ©quipement hivernal⊠aux randonneurs : chaussures montantes, pantalon rĂ©sistant et bombe lacrymo (pour les plus frileux).
đ§ Dans le Haut-Doubs, la peur change de camp
Ă Mouthe, on ne cache pas un certain respect pour lâanimal.
« Ici, le froid tue plus sĂ»rement quâun animal sauvage, mais au moins ça prouve quâil reste de la vie dans le massif », glisse un habitant.
Au bistrot du coin, les discussions vont bon train : certains proposent de nommer la bĂȘte « Boubou le Sanglier de MĂ©tabief » et dâen faire une mascotte touristique. Dâautres, plus terre Ă terre, y voient un signe : la nature, fatiguĂ©e, se rebelle doucement.
Comme lâa rĂ©sumĂ© GĂ©rard Poncet, prĂ©sident auto-proclamĂ© de la section pontissalienne du MHDGA :
« Avant, on allait chasser le sanglier. Maintenant, câest lui qui descend Ă MĂ©tabief pour nous rappeler quâon nâest pas chez nous partout. Et franchement, il a pas tort. »
