Lausanne (Suisse voisine) – Il faisait 9 °C, du brouillard sur le LĂ©man et un cafĂ© Ă 10,90 CHF quand la rĂ©daction a posĂ© ses valises Ă Lausanne. Officiellement, pour un « reportage exclusif Ă 100 jours des Jeux olympiques de Milan-Cortina 2026 ». En rĂ©alitĂ©, pour vĂ©rifier si les Suisses sont dĂ©jĂ en train de nous piquer nos mĂ©dailles avant mĂȘme le dĂ©but des Ă©preuves.
 Dans cet article
đïž Lausanne, capitale olympique⊠et voisine suspecte
Capitale de lâolympisme moderne, Lausanne hĂ©berge le siĂšge du CIO, le MusĂ©e olympique et environ 14 personnes capables dâexpliquer les rĂšglements de biathlon sans respirer entre deux phrases. Une atmosphĂšre sĂ©rieuse, presque religieuse : ici, on parle fair-play, neutralitĂ© et rigueur helvĂ©tique. Trois mots que personne ne prononce jamais dans le Haut-Doubs sans rire.
« On veut juste quâils ramĂšnent lâor, quâon puisse le montrer Ă la Suisse depuis la terrasse. »
Un Pontissalien random
đ§ Le ComitĂ© international de la Fondue
« LâOuest RĂ©publicain » a tentĂ© dâobtenir un entretien exclusif avec un responsable du CIO. On nous a poliment proposĂ© un dĂ©pliant et un chocolat (en option, payante 4,90 CHF).
« Les Jeux, câest la paix », nous a expliquĂ© un guide suisse au ton apaisĂ©. Paul Emique a pris ça pour une provocation : « Chez nous, la paix, câest quand le chasse-neige passe. »
Dans les vitrines du MusĂ©e olympique, tout brille : les anneaux, les torches, et mĂȘme les mĂ©dailles⊠enfin, leur Ă©tiquette. Car Ă 100 jours de lâouverture, les vraies dorment encore dans un coffre.
« Elles attendent lâĂ©quipe de France », a glissĂ© Carine Terre-Vioux, rĂȘveuse, devant la vitrine vide.
Un silence solennel a suivi, interrompu seulement par le bruit du terminal de paiement refusant la carte Revolut de Paul.

đż Lou et Quentin, version haut-doubienne de lâOlympe
Pendant que les grandes nations peaufinent leur communication, dans le Haut-Doubs on affine les carabines et on farte les skis. Lou Jeanmonnot et Quentin Fillon-Maillet (QFM pour les intimes du Haut-Jura voisin) se prĂ©pare dĂ©jĂ Ă faire rĂ©sonner la Marseillaise sur le mythique site d’Antholz-Anterselva.
La vitrine lausannoise peut bien attendre : les deux savent viser, skier et supporter des températures négatives sans se plaindre.
Ă Pontarlier, un habitant croisĂ© au bistrot rĂ©sumait lâenjeu :
« On veut juste quâils ramĂšnent lâor, quâon puisse le montrer Ă la Suisse depuis la terrasse. »
On ignore si Lou et Quentin lisent LâOuest RĂ©publicain, mais quâils sachent quâici, la population est prĂȘte Ă interrompre le service du ComtĂ© fondu pour applaudir.
đ§ Lâesprit olympique, version Haut-Doubs
à Lausanne, on évoque la fraternité des peuples. Chez nous, on pratique la fraternité des pistes : tu pousses ton voisin pour passer en premier, puis tu lui offres un vin chaud.
Le CIO vante la transparence : à Mouthe, on la garde dans les vitres givrées.
Et quand le monde parle de « village olympique », le Haut-Doubs répond : « village tout court ».
Carine Terre-Vioux a noté, dans son carnet de terrain :
« Les Lausannois ont la rigueur, nous on a le relief. »
Tout est dit.
đ„ En guise de flamme, une lampe Ă Pont
Il reste cent jours avant que la flamme sâallume. Le Haut-Doubs nâattendra pas : ici, la flamme, câest celle du poĂȘle. Et quand lâolympisme promet de « rĂ©unir les nations », on rappelle quâentre deux douaniers, il y a dĂ©jĂ tout un monde.
Dans un geste symbolique, GĂ©rard Poncet (du MHDGA) a proposĂ© que la flamme passe par le col de Jougne « pour rappeler que le vrai effort, câest monter sans chaĂźnes ». Le CIO nâa pas encore rĂ©pondu.
đ§ En conclusion
Les Jeux approchent, les montagnes se préparent, et les Doubistes aussi. à Lausanne, tout est propre, calibré, poli. Dans le Haut-Doubs, on préfÚre la version nature : neige, froid, accent, authenticité.
Quâon se le dise : si les mĂ©dailles sont prĂȘtes, câest bien.
Mais si elles finissent autour du cou de Lou ou de Quentin, câest encore mieux â et lĂ , promis, on ira les chercher Ă ski.

Un avis sur “đ„ Ă 100 jours des Jeux Olympiques : Lausanne se prĂ©pare, le Haut-Doubs aussi”