đŸ’¶ Budget 2026 : les Parigots comptent les centimes, nous les copeaux de ComtĂ©

Paris (septante-cinq, France-du-Bas), ces derniers jours. Pendant que ça s’écharpe au Palais-Bourbon1, ici, on affine.
Dans une ambiance aussi dĂ©tendue qu’une rĂ©union de copropriĂ©tĂ© sans chauffage, les dĂ©putĂ©s français s’étripent depuis de longs jours autour du budget 2026.

« Le vrai budget participatif, c’est quand chacun ramĂšne un morceau de Mont-d’Or et qu’on voit combien de temps il dure. »

Un élu mortuacien anonyme

Objectif officiel : « redresser les finances publiques ». Traduction libre : faire des Ă©conomies sans fĂącher personne, tout en expliquant que personne n’est lĂ©sĂ©.
Autrement dit, un sport de combat que mĂȘme le CAP n’oserait pas inscrire au programme.

đŸ’„ Une guerre de tranchĂ©es
 sans bottes de neige

D’un cĂŽtĂ©, les partisans de la rigueur budgĂ©taire : « On doit rĂ©duire le dĂ©ficit ! ».
De l’autre, ceux qui rĂ©pondent : « Pas sur le dos des Français ! ».
Et au milieu, le gouvernement Lecornu II, qui essaie de faire tenir un budget avec moins d’argent qu’un frontalier un lundi matin avant la paie suisse.

À Paris, on parle « soutenabilitĂ© des dĂ©penses », « trajectoire des comptes », « rĂ©duction du dĂ©ficit structurel ». Ici, on parle surtout du prix du fioul et de la facture EDF du mois de novembre.
On n’a peut-ĂȘtre pas les mĂȘmes prioritĂ©s, mais les chiffres piquent pareil.

RĂ©sultat : tout le monde s’insulte poliment Ă  coups de graphiques colorĂ©s. Certains parlent de 30 milliards d’euros d’économies, d’autres de « saccage social ».

Nous, dans le Haut-Doubs, on a surtout notĂ© que personne n’a proposĂ© de baisser le prix du ComtĂ©, ni d’instaurer un crĂ©dit d’impĂŽt pour les poĂȘles Ă  bois qui tournent jour et nuit.

đŸ§Ÿ Les chiffres, c’est bien joli, mais l’herbe pousse encore

Le dĂ©ficit public doit passer Ă  4,7 % du PIB, jurent les technos. Pour l’UE-du-Bas, notre cible est mĂȘme thĂ©oriquement de 3 %.
Mais Ă  ce rythme-lĂ , autant espĂ©rer que le Doubs arrĂȘte de serpenter.

Ici, on a fait un calcul parallĂšle : entre deux fondues, si le prix du litre de lait remonte Ă  60 centimes et que le temps reste stable jusqu’à NoĂ«l, on peut sauver la saison. C’est plus concret.
Parce qu’une vache qui tousse, ça ne rentre pas dans le budget, mais ça peut mettre en faillite un alpage entier.

Pendant que les dĂ©putĂ©s s’arrachent les cheveux pour quelques dixiĂšmes de point de dĂ©ficit, les Doubistes, eux, jonglent avec les vraies lignes de dĂ©pense : l’assurance auto, la taxe fonciĂšre, et le nouveau tarif de la cloche Ă  lait.

Mais allez expliquer ça à un député de Neuilly qui pense que « Comté » est un adjectif pour dire « dans le 25 », voire, avec le dédain propre aux Franciliens, « en région ».

🧠 Le dĂ©bat s’enflamme, le bon sens refroidit

Les dĂ©putĂ©s s’empoignent sur des amendements par milliers.
Certains veulent taxer les jets privĂ©s, d’autres veulent aider les cantines.
Une Ă©lue Ă©cologiste a proposĂ© de supprimer les avantages fiscaux sur le fioul des agriculteurs — on lui a gentiment conseillĂ© de venir passer une semaine Ă  Rochejean en janvier pour tester la sobriĂ©tĂ© Ă©nergĂ©tique grandeur nature.
Si elle survit Ă  la bise, elle aura droit Ă  une fondue.

Le gouvernement, lui, garde sous la main le fameux article 49.3 Ă©quivalent parisien du chasse-neige : on le sort quand plus rien ne passe. (49.3 qui est en fait le 3Ăšme alinĂ©a de l’article 49, mais la situations exige que nous parlions comme les journalistes politiques de salon Ă  Paris [NDLR]).

D’aprùs nos sources internes (un cousin de Gisùle qui regarde LCP quand il n’y a pas de biathlon), ça pourrait tomber avant la Toussaint.

Autrement dit : dans le Haut, on passe aux pneus hiver ; à Paris, on dégaine le 49.3.

🧊 Pendant ce temps dans le Haut-Doubs



les chaudiĂšres redĂ©marrent, les fondues reprennent, et les budgets s’équilibrent Ă  la louche.
Les communes peaufinent leurs propres comptes : quelques milliers d’euros pour le dĂ©neigement, un peu plus pour le chauffage de la salle polyvalente, et surtout un investissement stratĂ©gique dans la rĂ©serve communale d’absinthe.

GĂ©rard Poncet, notre consultant en Ă©conomie de comptoir, a rĂ©sumĂ© la situation avec la finesse qu’on lui connaĂźt :

« Si Paris veut faire des Ă©conomies, qu’ils commencent par fermer leurs climatiseurs Ă  l’AssemblĂ©e. Chez nous, on ouvre la fenĂȘtre, ça suffit pour geler les dĂ©bats. »

À Morteau, un Ă©lu local ajoute :

« Le vrai budget participatif, c’est quand chacun ramĂšne un morceau de Mont-d’Or et qu’on voit combien de temps il dure. »

Le Parlement s’écharpe sur le budget 2026. Dans le Haut-Doubs, on prĂ©fĂšre compter les copeaux de ComtĂ© et les verres d’absinthe.
Analyse économique de Gérard Poncet

đŸ¶ Et si on laissait faire la nature pour le budget 2026

À L’Ouest RĂ©publicain, on ne demande pas grand-chose : que le lait coule, que le ComtĂ© s’affine, et que la distillation d’absinthe reprenne son rythme d’hiver.
Les budgets, on les laisse aux citadins qui croient qu’on peut piloter un pays avec un tableur Excel sans jamais se lever à 5 h pour traire.

Ici, les seules courbes qui comptent sont celles du Doubs au lever du jour.

Alors qu’ils dĂ©battent, gesticulent, s’indignent et recalculent, on conclut paisiblement :
tant qu’il y a du ComtĂ© et de l’absinthe, on s’en cogne un peu.

  1. Nous avons choisi d’illustrer cet article avec une photo de l”hĂ©micycle vide, pour ne pas alimenter les polĂ©miques sur qui est prĂ©sent ou absent en sĂ©ance. ↩

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