La société NordPass vient de publier son étude annuelle sur la sécurité des mots de passe utilisés par les administrations françaises.
Verdict : lâĂtat protĂšge ses serveurs Ă peu prĂšs aussi bien que DjĂ€ysonne protĂšge son code de carte bleue.
Et dans le Haut-Doubs, on ne sâĂ©tonne pas : ici, la cybersĂ©curitĂ© tient plus du bon sens paysan que de la stratĂ©gie numĂ©rique.
 Dans cet article
đ§ Les pires mots de passe ? Toujours les meilleurs
â123456â, âazertyâ, âpasswordâ⊠Le trio dâor.
On pourrait croire Ă des mots de passe dâĂ©lĂšves de CM2, mais non : ce sont ceux de certaines prĂ©fectures, directions et collectivitĂ©s locales.
NordPass parle de âfailles humainesâ, mais dans le Haut-Doubs, on appelle ça âmĂ©moire courte et clavier saleâ.
Ă la sous-prĂ©fecture de Pontarlier, le systĂšme dâaccĂšs informatique repose sur une triple vĂ©rification :
- le mot de passe,
- le code envoyé par SMS,
- et la disponibilité de réseau.
Le plus souvent, câest lâĂ©tape 3 qui bloque.
Pour respecter la procĂ©dure je change mon mot de passe tous les 3 mois : j’alterne entre âfromage25â, âfromage26â et âfromage27â.
Un employé anonyme des services administratifs des Combes (le seul à occuper ce poste)
đŸ CybersĂ©curitĂ© : la guerre des gĂ©nĂ©rations
Les plus jeunes du plateau ont compris : ils gĂšrent leurs comptes, cryptent leurs photos et utilisent des gestionnaires de mots de passe.
Les boomers, eux, préfÚrent la méthode papier : un petit carnet dans le tiroir à cÎté du couteau à Comté.
Certains vont mĂȘme jusquâĂ le plastifier âpour Ă©viter les taches de cafĂ©â.

Le problĂšme, câest que le brouteur moyen, lui, nâa besoin que dâune connexion et dâun peu de patience.
Les lecteurs de LâOuest RĂ©publicain ont tous reçu au moins un mail alarmant :
âBonjour monsieur, jâai piratĂ© votre webcam. Payez-moi en Bitcoin.â
Réaction typique doubiste :
âAh ben quâil vienne la rĂ©parer, parce quâelle marche plus depuis fĂ©vrier.â
đ§âđ» 123456 chez McDo, Ă©pisode 2
On se souvient encore du scandale des identifiants McDonaldâs en juillet, rĂ©vĂ©lĂ©s par NordPass : le mot de passe le plus rĂ©pandu en caisse Ă©tait â123456â.
Eh bien chez certains services publics, câest âazertyâ qui tient la palme.
Ce qui prouve une chose : on peut parler de transition numérique, mais la transition intellectuelle, elle, a pris du retard.
Ă la mairie de Gilley, un employĂ© raconte quâil change son mot de passe tous les trois mois âpour respecter la procĂ©dureâ, mais quâil les alterne entre âfromage25â, âfromage26â et âfromage27â.
Efficace et local.
đĄ Le Haut-Doubs, bastion du mot de passe patriotique
Ici, pas de fuites massives : le Wi-Fi sâarrĂȘte au premier sapin.
La cybersécurité est naturelle, intégrée au relief.
Les brouteurs ivoiriens nâont jamais rĂ©ussi Ă localiser un rĂ©seau Ă Oye-et-Pallet.
Les seuls mots de passe qui circulent librement sont encore ceux des coffres à vin chaud. Mais attention : seulement pour les initiés. Les coins à champignons, en revanche, restent des secrets absolus, y compris parfois de pÚre en fils.
Et quand GĂ©rard Poncet, figure du MHDGA, a voulu sĂ©curiser son compte Facebook cette annĂ©e, il a tout simplement remplacĂ© son mot de passe âtavernier2018â par âtavernier2025â.
âPas besoin de hacker pour le trouver, faut juste savoir compterâ, admet-il, lucide.
đ La pĂ©dagogie par le rire
Loin des messages anxiogĂšnes du gouvernement, LâOuest RĂ©publicain plaide pour la prĂ©vention par le comique de situation.
Rire dâun mot de passe mal choisi, câest dĂ©jĂ reconnaĂźtre le problĂšme.
Et si, Ă la fin de cet article, un seul lecteur dĂ©cide de remplacer âpontarlier25â par quelque chose dâun peu plus inspirĂ© â disons â|>0|/t@rl!3r_25!â â ce sera dĂ©jĂ une victoire civique.

