À Pontarlier, on croyait avoir tout vu : la neige d’avril, les files de frontaliers à cinq heures du matin, les parkings engorgés du Leclerc un samedi pluvieux. Mais non : la prochaine campagne pour les élections municipales s’annonce encore plus folklorique. Et cette fois, ce ne sont pas les intempéries qui font trembler la ville, mais la conjugaison improbable des patronymes.
Un lecteur attentif et facétieux, Éric, nous a glissé malicieusement :
« Avez-vous remarqué que la campagne sera particulièrement ard-istique ? Guinch-ard, Gaul-ard, Hér-ard, Comte-Bouc-ard… sous l’œil de Genev-ard. »
On a vĂ©rifiĂ©. C’est vrai. PrĂ©sentation d’un vĂ©ritable scrutin de « campagne ard ».
 Dans cet article
🗳️ Les candidats en lice
- Bertrand Guinchard promet une campagne citoyenne, tournée vers l’écologie et la participation. Lui veut « redonner de l’air » à Pontarlier. Mais à -18° en janvier, la seule participation qui compte reste souvent celle du poêle à bois.
- Christophe Gaulard, ancien élu municipal, revient avec la rigueur des dossiers bien ficelés. Le sérieux gestionnaire. Le type qui fait voter le budget même quand le quorum n’est pas atteint, parce que « la République ne s’arrête pas à la sortie de la mairie ».
« On va pas refaire Pontarlier avec des PowerPoint »
Gérard Poncet
- Stéphane Hérard, lui, joue la carte de la proximité et du dialogue. On l’imagine déjà répondre à vos SMS pendant la messe ou entre deux courses à l’Intermarché.
- Patrick Comte, ex-patron de Boucard TP, martèle son credo : « ni gauche ni droite ». Une ligne médiane façon chasse-neige, mais qui risque de coincer derrière un frontalier en BMW sur la RN57.
👀 Genevard au-dessus de la mêlée

Et puis il y a Annie Genevard, ancrée à Morteau depuis toujours. Députée de la 5e circonscription, ex-patronne par intérim des Républicains, et désormais ministre de l’Agriculture démissionnaire du gouvernement Bayrou, elle garde un œil de lynx sur Pontarlier.
Ici, personne ne colle une affiche sans imaginer qu’Annie a déjà vu passer le fichier PDF avant impression.
🧀 Et surtout… Gér-ard Poncet
Mais à force d’aligner les « -ard », on en oublierait l’authentique : Gérard Poncet. Retraité de la DDE, moustachu, lunettes épaisses, gilet sans manches et casquette MHDGA vissée comme un drapeau comtois. Son programme tient sur un coin de nappe :
- Pas de gouda dans les cantines.
- Pas de GPS dans les voitures doubiennes.
- Du Pont’ avant chaque conseil municipal.
« On va pas refaire Pontarlier avec des PowerPoint », répète-t-il à qui veut l’entendre. Et quand on lui demande s’il prévoit un plan de mobilité douce, il répond : « Douce, oui. Mais avec du Comté, pas avec des trottinettes. »
🔥 Quand le national s’invite à Pontarlier
Car cette campagne locale se joue aussi à l’ombre des débats nationaux.
- À Paris, Sarkozy est aperçu chez le médecin de Balkany. Ici, certains se demandent si ce n’est pas au médecin de Morteau qu’on devrait envoyer les élus parisiens, histoire qu’il prescrive quelques sirops à base de sapin avant qu’ils nous pondent des lois improbables.
- À l’Assemblée, Sébastien Lecornu supprime la suppression des jours fériés décidée par François Bayrou pour redresser le budget. Dans le Haut-Doubs, on rigole jaune : « Supprime nos jours de congé et tu verras le nombre de frontaliers qui passent à la concurrence suisse », glisse un candidat.
- Mathilde Panot propose de désarmer la police municipale. À Pontarlier, l’idée fait sourire : « Nos agents n’ont déjà pas assez de cartouches pour le chauffage, alors les désarmer… », grince un militant.
Ici, la politique nationale se lit comme un gag récurrent : Paris parle de drones policiers, nous on parle de chasse-neige en rade.
🦔 L’arbitre piquant
Et dans ce tumulte, le vrai arbitre reste le hérisson de la RN57. Lui n’a ni programme ni colistiers, mais il réussit à bloquer plus de circulation que n’importe quelle manifestation syndicale.
Pontarlier s’avance donc vers mars 2026 comme vers un comice électoral grandeur nature. Les Guinchard, Gaulard, Hérard et Comte-Bouc-ard s’écharpent sur les tracts, Genevard surveille de loin, et Gér-ard Poncet, moustache au vent, prépare son coup de gueule authentique.
Bref, la campagne s’annonce ard-istique, comtoise et furieusement givrée.
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