🧹 Vandalisme Ă  Frasne : ils s’ennuient tellement qu’ils cassent ce qui vient d’ĂȘtre rĂ©novĂ©

FRASNE – C’est la canicule sur le papier, mais Ă  Frasne, ce sont les esprits qui surchauffent. La mairie a publiĂ© ce 24 juillet un communiquĂ© musclĂ© : une nouvelle sĂ©rie d’actes de vandalisme a Ă©tĂ© constatĂ©e Ă  l’intĂ©rieur de bĂątiments communaux rĂ©cemment rĂ©novĂ©s.

Oui, rénovés. Donc neufs. Donc brillants, propres, repeints. Bref : trop tentants pour quelques noctambules sans autre loisir que de tout saccager.

Selon la municipalitĂ©, ces locaux faisaient actuellement l’objet de travaux de rafraĂźchissement – c’est-Ă -dire qu’ils Ă©taient en train de se faire bichonner pour accueillir dignement enfants, enseignants, et usagers Ă  la rentrĂ©e de septembre. RĂ©sultat ? Des dĂ©gradations estimĂ©es Ă  plus de 10 000 euros par intrusion. On vous laisse imaginer le genre d’intrusion dont on parle ici : portes forcĂ©es, murs taguĂ©s, plafonds arrachĂ©s, peut-ĂȘtre mĂȘme des extincteurs vidĂ©s dans le bureau du directeur. La routine, mais avec de l’inflation.

Vandalisme à Frasne : onze personnes identifiées aprÚs des intrusions dans des bùtiments communaux. Rafraßchissement ruiné, rentrée scolaire compromise.

🚔 Onze identifications et beaucoup de regrets (ou pas)

D’aprĂšs nos sources internes Ă  la commune (et un agent de la voirie qui a tout vu depuis sa balayeuse thermique), onze personnes auraient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© identifiĂ©es. Des jeunes, Ă©videmment. Pas des Ă©coliers, mais presque. L’appel lancĂ© par la mairie est clair : “qu’ils se prĂ©sentent sans dĂ©lai, en mairie et auprĂšs de la gendarmerie”. On notera l’élĂ©gance du “et”, qui laisse espĂ©rer une double peine : sermonnĂ©s par Monsieur le Maire, puis par un gendarme en short (il fait chaud, quand mĂȘme).

Un lecteur nous écrit déjà :

“Quand j’étais jeune, on faisait des conneries, mais au moins on ne saccageait pas les toilettes publiques. On y allait juste Ă  plusieurs. Parfois avec une mobylette.”

Merci Marcel, 67 ans, Frasne-centre.

💾 Un budget dans le mur

En coulisses, c’est la grimace. Les bĂątiments touchĂ©s venaient Ă  peine d’ĂȘtre remis aux normes.

“On avait refait les sols, les faux plafonds, installĂ© des LED basse conso et mĂȘme un distributeur de savon automatique”, confie un agent municipal en polo fluo. “Maintenant, on repart Ă  zĂ©ro. Et les LED, bah elles ne marchent plus.”

La facture risque d’ĂȘtre salĂ©e pour une commune de moins de 2 000 habitants. Si l’assurance joue son rĂŽle, le reste Ă  charge pourrait nĂ©anmoins retarder d’autres projets, comme la rĂ©fection du terrain de pĂ©tanque ou le remplacement du chauffage de la salle des fĂȘtes (qui a servi de sauna involontaire pendant la kermesse de juin).

đŸ›č Et pendant ce temps-lĂ , Ă  Bannans


Certains habitants se demandent pourquoi les jeunes de Frasne s’acharnent sur leurs propres infrastructures. Une hypothĂšse revient souvent : l’ennui. À Bannans, au moins, on a encore le skatepark en bĂ©ton. À Dompierre-les-Tilleuls, on a une mare avec des canards.

Et Ă  Frasne ? “On a un Super U et une gare TGV. Ça suffit pas”, rĂ©sume un lycĂ©en en trottinette Ă©lectrique.

Un collectif de parents aurait proposĂ© de monter une “brigade citoyenne de prĂ©vention nocturne”, mais personne n’est volontaire pour faire le tour du centre-bourg Ă  pied entre 23h et 3h du matin. MĂȘme avec un gilet rĂ©flĂ©chissant.

đŸŽ„ Le retour des camĂ©ras contre le vandalisme ?

Face à la multiplication des incivilités, certains élus relancent discrÚtement le débat sur la vidéoprotection, abandonné aprÚs une tentative avortée en 2019 (la caméra test installée au rond-point de la D437 avait filmé surtout des hérissons et des bus Mobigo).

“Si on veut Ă©viter que la rentrĂ©e se fasse dans des salles de classe aux vitres cassĂ©es, va peut-ĂȘtre falloir serrer la vis”, glisse un adjoint au maire, qui n’exclut pas non plus des travaux plus “discrets”, “pas avant la mi-aoĂ»t”, “pour Ă©viter les rĂ©cidives”.

📍 Une affaire à suivre

À l’heure oĂč nous publions, les identifications continuent. Les gendarmes, eux, sont bien dĂ©cidĂ©s Ă  remonter la piste des intrusions nocturnes, mĂȘme s’il fait nuit tĂŽt et que les lampadaires LED s’éteignent Ă  23h. Plusieurs familles auraient dĂ©jĂ  pris contact avec la mairie pour “trouver une solution”. On espĂšre qu’elle ne consistera pas Ă  repeindre les murs taguĂ©s avec des dessins d’enfants.

đŸ§č Affaire Ă  suivre.

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