🍷 Ardèche (07) : on leur coupe le canon à minuit, panique dans les bals à saucisses

Ardèche – C’est la fin du vin blanc sous les guirlandes après minuit et du canon à minuit. Depuis le 16 juillet, un arrêté préfectoral interdit la vente d’alcool passé l’heure fatidique dans toutes les fêtes de village du département. Objectif affiché : lutter contre les troubles à l’ordre public. Résultat : les Ardéchois sont sobres, mais furieux.

🕛 Minuit sonne, les tireuses s’éteignent

Imaginez : il est 23h58, votre cousine Sandrine est en pleine discussion métaphysique sur l’échine sauce moutarde avec le DJ bénévole. Vous faites la queue pour un gobelet de rosé-pamplemousse. Et là, bim : rideau. Plus une goutte. Plus un kir. Plus un panaché. Nada.

« On n’est pas des sauvages ! », proteste Roger, président de l’Association pour la Sauvegarde du Bal Musette de Saint-Maurice-sur-Lignon-les-Bains.

« On n’a jamais eu de bagarre ici, sauf celle de 2003 entre le maire et le boulanger, mais c’était personnel. »

🍾 Le député Trébuchet monte au créneau (mais sans mousseux)

Vincent Trébuchet, député ardéchois (UDR, 2ème circonscription) au nom manifestement prédestiné pour défendre le pinard, dénonce « une mesure brutale et injuste », imposée sans concertation. Sur X (ex-Twitter, mais on fait semblant de suivre), il appelle l’État à cesser de considérer les villages comme des ZAD à pastis.

« Ce n’est pas la bouteille qui fait le dĂ©linquant, c’est le dĂ©linquant qui fait la bouteille », philosophe-t-il dans son communiquĂ©. L’homme, connu pour avoir autrefois militĂ© pour la sauvegarde des apĂ©ritifs au camping municipal, compte bien faire entendre la voix des territoires… et des tireuses.

🛑 Préfecture : “On ne vise pas les fêtes, juste les gens qui y viennent”

Du côté de la préfecture, on se défend : « Il y a eu des débordements dans certaines communes. Il fallait agir vite. » Sauf que, comme souvent, on agit vite et mal, avec une circulaire imprimée un lundi matin par quelqu’un qui n’a visiblement jamais tenu un gobelet réutilisable dans sa vie.

Les organisateurs, eux, sont désemparés. « On fait quoi après minuit ? De la tisane en piste 2 ? », interroge Monique, bénévole historique du Festival de la saucisse dansante de Boulieu-lès-Annonay. « Même nos gendarmes dansent avec nous d’habitude, faut pas croire ! »

Depuis le 16 juillet, un arrêté interdit l’alcool après minuit dans les fêtes ardéchoises. Canon à minuit à blanc pour les traditions.

🍻 Les Doubistes en soutien fraternel du canon à minuit

Dans le Haut-Doubs, on observe la situation avec une compassion teintée de soulagement. « Chez nous, c’est pas l’État qui coupe la fête, c’est le froid », rappelle Marcel, doyen du comité des fêtes de Montflovin. « À minuit, t’as déjà les doigts figés sur ton verre, c’est la nature qui régule. »

Cela n’empêche pas certains maires doubistes d’exprimer en privé leur solidarité. « Si on commence à interdire les bals champêtres et les vins d’honneur, on est foutus. Après, c’est l’interdiction des quilles finlandaises et des merguez tièdes. »

On n’est pas des sauvages !

Roger, président de l’Association pour la Sauvegarde du Bal Musette de Saint-Maurice-sur-Lignon-les-Bains

📉 Déprime dans les caves coopératives

Ă€ Ruoms, Valvignères ou Saint-PĂ©ray, les viticulteurs craignent des retombĂ©es concrètes. Moins de ventes = plus de stocks = rĂ©unions de crise. « Il nous reste des cubis de rosĂ© estampillĂ©s “fĂŞte du melon 2022”, faut que ça parte », souffle un producteur du coin, en agitant une banderole “RosĂ© ou libertĂ©”.

🎤 DJ Jean-Mi, privé de playlist post-minuit

Et que dire de Jean-Mi, DJ bĂ©nĂ©vole Ă  mi-temps, qui ne peut plus balancer “Saga Africa” Ă  00h14 comme le veut la tradition ? « C’est pas tant l’alcool qu’ils tuent, c’est la transition entre Claude François et Indochine », confie-t-il, les yeux embuĂ©s, devant sa table de mixage rangĂ©e trop tĂ´t.

🪧 À quand un couvre-feu sur la bonne humeur ?

L’interdiction post-minuit frappe là où ça fait mal : dans le cœur de la convivialité rurale. Dans ces villages où l’été, c’est bal, saucisse, tombola et bisous sous la halle communale. Couper l’alcool, c’est couper le lien. Et accessoirement, c’est s’attirer les foudres de Gisèle, notre lectrice historique, qui conclut sobrement :

« Qu’on vienne pas toucher aux bals. Moi j’ai rencontré mon troisième mari à la buvette, en 1986, avec un kir royal et une andouillette. Si on avait eu un décret comme ça, j’serais restée avec le deuxième. Et ça, c’était une vraie catastrophe. »

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