💳 Vol de CB à Pontarlier : pas le Comté le plus affiné de la cave

Coup du sort ou karma local : un escroc pontissalien a vu sa carrière s’arrêter net jeudi après-midi, rattrapé non pas par la justice, mais par le bon vieux sens du hasard, après un hasardeux vol de CB.

PONTARLIER — Il y a des jours où il vaut mieux rester couché. C’était manifestement le cas de ce malandrin mal inspiré qui, après avoir dérobé une carte bancaire dans le centre-ville de Pontarlier ce jeudi 3 juillet, a cru bon de confier le retrait à un inconnu croisé devant le distributeur où il escomptait vider le compte de sa victime. Manque de chance pour lui : l’homme à qui il a tendu la carte était… un policier en civil. Oui, dans le Haut-Doubs, même les pickpockets font du tourisme risqué.

Selon nos informations exclusives (parce que oui, on traîne aussi au centre-ville, – et on veille sur nos confrères de la PQR, ainsi que sur les notifications des tags de nos fidèles lecteurs), le suspect aurait profité de la faiblesse d’une personne vulnérable — probablement un vrai Pontissalien qui avait encore confiance en l’humanité.

Carrière de délinquant, mission n°1 : vol de CB

S’étant emparé du précieux sésame, notre génie du crime aurait ensuite cherché quelqu’un pour l’aider à effectuer un retrait. Pour ne pas laisser de trace sur la vidéosurveillance de l’appareil (délinquant niveau Parrain). Ou parce qu’il ne comprenait pas le fonctionnement des distributeurs (délinquant niveau petite frappe). L’histoire ne le dit pas.

Ce que l’histoire dit en revanche, c’est qu’il est allé voir un passant, d’un air complice : « Dis, tu veux bien me rendre un petit service ? » Le passant en question n’était autre qu’un agent de police en tenue civile, probablement en pause sandwich ou en mission de surveillance discrète, ce qui revient souvent au même dans nos contrées. Étonné par la demande, puis suspicieux devant la nervosité de l’individu, le policier a rapidement flairé l’embrouille et supputé le vol de CB.

Course-poursuite à la Doubienne

S’ensuit une scène digne d’un épisode de Julie Lescaut au pays du Comté : le suspect prend la fuite en courant, slalomant entre les bacs à fleurs et les piétons médusés.

Le policier, lui, se lance à sa poursuite, probablement après avoir fini son sandwich (n’oublions pas que nous sommes à Pontarlier, on ne plaisante pas avec les pauses repas).

Vol de CB à Pontarlier : l’escroc demande un retrait… au mauvais passant, qui se trouve être un policier en civil. Julie Lescaut

Probablement adepte de la série GTA – Grand Theft Auto, ce jeu vidéo ultra violent prisé de la génération Y, l’individu tente dans sa fuite de s’emparer de plusieurs véhicules.

La course s’achèvera quelques rues plus loin, dans une ruelle bien connue pour ses trottinettes en libre-service jamais rechargées. L’individu, visiblement moins entraîné que son poursuivant, a été rapidement plaqué au sol et menotté. Il aurait, selon des témoins, tenté de prétexter « un simple service entre amis » avant de se raviser et d’adopter le classique « j’sais même pas c’que c’est, une carte bleue ».

Vol de CB à Pontarlier : l’escroc demande un retrait… au mauvais passant, qui se trouve être un policier en civil. GTA VI

Garde à vue et interrogations philosophiques

Interpellé et placé en garde à vue, l’escroc devra répondre de ses actes devant la justice. À commencer par ce chef d’accusation peu banal : avoir proposé un acte frauduleux à un agent de l’ordre en civil. Un peu comme si on proposait à un douanier suisse de passer du fromage dans le coffre.

En attendant son audience, l’individu médite probablement sur ses choix de carrière, son sens du timing, et surtout sur cette ironie typiquement doubiste : dans le Haut-Doubs, on ne sait jamais si la personne à qui l’on parle est un touriste naïf ou un flic en planque.

D’où l’intérêt, pour les délinquants en devenir, de privilégier les retraits dans des lieux plus neutres. Comme Gilley. Ou Morteau. Enfin, à vos risques et périls. Pas de caméra de vidéosurveillance, mais un réseau de Voisins Vigilants très réactif, composé majoritairement de chasseurs à la détente légère.

La morale ?

À Pontarlier, la délinquance a encore du chemin à faire avant d’atteindre le niveau des grandes villes. Ici, même les voleurs se font prendre par surprise. Et le karma, lui, porte souvent un brassard sous son gilet.

Partout en France, on dit de ce genre d’individu qu’il n’est pas le pingouin qui glisse le plus loin sur la banquise, qu’il n’est pas le couteau le plus aiguisé du tiroir ou encore qu’il n’est pas le crayon le mieux taillé de la trousse.

Dans le Haut-Doubs, question de chauvinisme local, nous sommes plutôt sur le Comté le moins affiné de la cave.

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