❄️Canicule et orage de neige dans le Haut-Doubs : la météo unique du Haut-Doubs

Mouthe – De notre envoyé frigorifié en short

Il faisait 36°C ce matin à Pontarlier. À midi, 18°C à Métabief. Et à 15h12 précises, il neigeait à La Chaux-de-Gilley. On ne parle pas ici de “quelques flocons taquins” ou d’une bourrasque nostalgique. Non. Un véritable orage de neige suite à la canicule, avec du vent, des grêlons mélangés, et même — selon un témoin anonyme — « un bonhomme de neige qui fumait une clope ».

Le Haut-Doubs, déjà habitué aux paradoxes climatiques (comme faire du ski en avril et du barbecue en octobre), vient de franchir un nouveau cap : vivre une canicule et un orage de neige dans la même journée.

Un front froid qui ne fait pas semblant

Tout a commencé comme une journée de juillet classique version réchauffement climatique : ciel bleu, chaleur écrasante, t-shirts collés et Morteau molle. À Montbenoît, les cigales (probablement des insectes délocalisés de l’Ardèche) faisaient la sieste sous les panneaux solaires, pendant que les Doubiens se demandaient si la clim, c’était péché ou survie.

Et puis, vers 14 heures, un front froid est arrivé du nord-est. Mais attention : pas un petit courant d’air frais. Non, un vrai mur glacial, comme si un pan entier de Scandinavie avait décidé de tomber sur les plateaux du Saugeais, comme les planches d’un meuble IKEA mal fixé au mur.

Résultat : en moins de dix minutes, le ciel est passé du bleu intense au gris nucléaire, le thermomètre a perdu 37 degrés, et la neige s’est mise à tomber comme un lundi à Mouthe, mais en juillet.

L’équipement anti-canicule pris de court

La situation a provoqué une certaine confusion logistique dans les villages touchés. À Gilley, une fête des voisins a dû être évacuée en urgence : les parasols se sont transformés en tentes Quechua gelées, et les glacières sont devenues des congélateurs instantanés. La saucisse en train de cuire est rentrée chez elle.

Un habitant, short de bain sur doudoune (avec manches, nous ne sommes pas à Beaune), confiait :

« J’ai pris un coup de soleil et une hypothermie en 45 minutes. Mon corps hésite entre le rosé frais et la soupe. »

Les services techniques, qui venaient de poser des bacs à fleurs municipaux, ont dû ressortir les saleuses. On a même vu un chasse-neige passer entre deux transats, dans un silence gêné.

Les stations de ski sur le pied de guerre… en juillet

À Métabief, la direction de la station a cru à une hallucination collective.

« On a cru que c’était une blague météo. Puis on a vu les flocons. On a hésité à rouvrir une piste verte pour les enfants. »

Des luges gonflables ont été improvisées avec les matelas de piscine d’un hôtel. On ne déplore aucun blessé, mais plusieurs cas de glissades absurdes entre les vaches et les randonneurs en claquettes.

Un jeune de Labergement-Sainte-Marie aurait même tenté de faire un bonhomme de neige sur le capot de sa Golf TDI. Il a été hospitalisé pour confusion vestimentaire : tong, bonnet, gants de ski et lunettes de soleil.

L’église de Mouthe sonne le glas… puis le réveil

À Mouthe, où la neige n’a rien d’exceptionnel mais plutôt d’habituel — hors contexte de juillet, précisons — l’église a sonné les cloches à toute volée, comme pour dire « je vous l’avais bien dit ». Un prêtre local, en soutane d’été, aurait déclaré :

« C’est un signe. Mais je ne sais pas de quoi. Peut-être de la météo, peut-être du fromage. Dieu seul sait, et Météo France, c’est non. »

Une explication scientifique… plus ou moins fiable

Selon les météorologues (qui, comme chacun sait, sont dans une période de doute), ce phénomène serait dû à un conflit brutal entre une masse d’air saharien et un courant glacial balte. Une sorte de crash frontal entre le Mont Faron et la toundra.

Un expert du centre météo de Besançon, contacté entre deux mises à jour de carte, a confirmé :

« C’est rare, mais pas impossible. Et puis, on est dans le Haut-Doubs. Rien ne nous étonne ici. »

NDLR : La Rédaction remercie très chaleureusement, ou très froidement (ça dépend de l’heure de la journée, vous l’aurez compris), Ilyes, le Boss de Météo Franc-Comtoise, qui nous permet de nous y retrouver au milieu de tout ce bazar.

Et maintenant ?

Demain, les températures devraient repartir à la hausse. Ou à la baisse. Ou stagner. Ou fondre. À ce stade, on préfère regarder par la fenêtre. Mais une chose est sûre : les Doubiens sont prêts. Qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il fasse 40 degrés, ils sortiront, en doudoune légère et sandales thermiques, pour aller acheter leur pain. Parce que, comme le dit l’adage régional : « dans le Haut-Doubs, si t’as pas vu trois saisons dans la même journée, t’es pas sorti. »