🚜Exclusif – Annie Genevard, ministre de l’Agriculture : moisson de promesses, rĂ©colte de paradoxes

Par la rĂ©daction de l’Ouest RĂ©publicain, avec la collaboration enthousiaste, bien que parfois approximative, de DjĂ€ysonne, notre stagiaire en charge du cafĂ© et des copier-coller.

Paris – Depuis qu’Annie Genevard a pris les rĂȘnes du ministĂšre de l’Agriculture, les bottes sont bien cirĂ©es, les discours bien alignĂ©s, et les vaches regardent passer les rĂ©formes comme des trains en grĂšve. Entre promesses enracinĂ©es et rĂ©sultats en friche, retour sur un mandat oĂč les betteraves ont souvent plus d’oreilles que les Ă©lus.

Une agricultrice dans l’ñme… mais surtout dans le discours

Annie Genevard, anciennement dĂ©putĂ©e du Doubs et grande spĂ©cialiste du tricotage institutionnel, a su cultiver une image de ministre proche du terroir. Elle aime les bottes, les tracteurs et les discours en plein champ, surtout quand les camĂ©ras sont lĂ . DĂšs sa prise de fonction, elle s’est affichĂ©e Ă  la foire de ChĂąlons-en-Champagne, mangeant un fromage de chĂšvre comme d’autres dĂ©gustent un macaron LadurĂ©e : avec prudence, mais devant les objectifs.

« Je veux ĂȘtre la ministre des territoires, des agriculteurs et des paysages », a-t-elle dĂ©clarĂ© avec conviction, oubliant au passage que l’agriculture, ce sont aussi des chiffres, des subventions, des crises sanitaires et des suicides paysans. Mais il paraĂźt que ça sonnait bien dans la vidĂ©o Instagram, selon DjĂ€ysonne qui gĂšre dĂ©sormais les reels de la rĂ©daction.

Réformes ou rafistolage ?

Son bilan lĂ©gislatif ressemble Ă  une courge musquĂ©e : imposant de loin, mais plutĂŽt creux Ă  l’intĂ©rieur. On recense quelques mesures notables :

  • Une loi sur la souverainetĂ© alimentaire
 adoptĂ©e dans un brouillard de concepts flous et de jargon agro-techno-futuriste.
  • Une rĂ©forme de la PAC « Ă  la française » censĂ©e simplifier les dĂ©marches administratives, mais qui a surtout permis de crĂ©er trois nouveaux formulaires et un poste de chargĂ© de la simplification des simplifications.
  • Un plan de revalorisation du mĂ©tier d’agriculteur, annoncĂ© en grande pompe
 et dont les premiĂšres mesures entreront en vigueur « au plus tĂŽt en 2028 », selon une note confidentielle que DjĂ€ysonne a trouvĂ©e en fouillant accidentellement la poubelle du ministĂšre (il cherchait un bouchon de stylo, jurĂ©).

La crise du lait de chùvre et l’affaire des patates tristes

annie genevard ministre agriculture en compagnie de michel barnier

Impossible de passer sous silence les deux grandes crises qui ont marquĂ© son mandat : la crise du lait de chĂšvre en Bretagne et l’affaire des « patates tristes » en Sologne, nommĂ©e ainsi aprĂšs la prolifĂ©ration d’un champignon mortel et d’un discours de Genevard qualifiĂ© de « lĂ©nifiant Ă  faire pleurer un Ă©pouvantail » par la presse spĂ©cialisĂ©e.

Sur le dossier caprin, elle a promis un « plan national de soutien Ă  la filiĂšre » qui s’est soldĂ© par la visite d’un sous-prĂ©fet et la distribution de chĂšvres gonflables pour les Ă©coles rurales (initiative pĂ©dagogique « mal comprise », selon le ministĂšre).

Sur celui des pommes de terre, elle a courageusement dĂ©clarĂ© que « les patates, comme la France, finiront par rebondir ». Phrase aujourd’hui gravĂ©e sur le mur du CrĂ©dit Agricole de Romorantin.

Une stratĂ©gie verte… comme un tracteur non homologuĂ©

L’écologie tient une place centrale dans son discours, notamment lors des « assises du tracteur propre » organisĂ©es en CorrĂšze. L’objectif : favoriser la transition vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement sans fĂącher la FNSEA. Un exercice d’équilibriste qui donne parfois lieu Ă  des propositions pour le moins dĂ©routantes, comme le soutien au dĂ©veloppement de « fermes solaires mobiles », projet soutenu par une start-up tenue par un ancien camarade de promo du neveu du chauffeur de cabinet.

Pour plus d’infos sur le volet Ă©cologique de son action, voir ce reportage trĂšs documentĂ© du Point .

Une popularité en berne, sauf dans le Doubs

Dans les sondages, sa courbe de popularitĂ© suit celle du prix du blĂ© dur : en dents de scie, avec un net penchant vers le bas. Pourtant, dans son fief du Doubs, elle reste une figure aimĂ©e, notamment par la coopĂ©rative locale qui lui a rĂ©cemment dĂ©diĂ© une cuvĂ©e spĂ©ciale : Le Jus de Ministre, un pinot gris « fruitĂ© et ambigu », selon l’étiquette.

Et pour ceux qui voudraient explorer notre enquĂȘte plus complĂšte : les liens d’Annie Genevard avec les lobbys du ComtĂ© en circuit court.

Conclusion : une saison blanche et une récolte molle

AprĂšs deux ans de mandature, Annie Genevard laisse une empreinte certaine dans les bottes du ministĂšre : celle d’une femme sincĂšrement prĂ©occupĂ©e par le monde rural, mais prisonniĂšre d’un systĂšme politique oĂč les vraies dĂ©cisions sont souvent laissĂ©es aux communicants et aux lobbys agroindustriels.

Pour citer DjĂ€ysonne, qui a conclu son enquĂȘte avec cette phrase sur une note autocollante :
« Elle a semé des promesses, mais les moissons sont bio-dégradables. »

On n’aurait pas dit mieux.

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